INFO LUTTES N°63
1 français sur 2 favorable au retrait total !*
| Action depuis le 5 décembre 2019
Voilà maintenant 2 mois que les salariés luttent contre l’inacceptable réforme des retraites que souhaite imposer le Gouvernement.
Cette nouvelle journée interprofessionnelle unitaire confirme l’opposition de l’opinion publique à ce mauvais projet de société.
Cela doit donc nous conforter à aller plus loin dans la bataille.
En avant !
NOUS NE NOUS LAISSERONS PAS FAIRE !
Alors que cette nouvelle journée de grève et de manifestation décidée par l’intersyndicale est une nouvelle fois un succès, le mouvement entamé le 5 décembre 2019 est d’ores et déjà rentré dans l’histoire par sa durée et son intensité.
La bataille idéologique est gagnée. C’est un revers cinglant pour le Gouvernement.
Pour accéder à la victoire totale, il faut poursuivre les déploiements et aller à la rencontre de tous les salariés avec le tract de la CGT édité à 2 millions d’exemplaires.
Malgré cette mobilisation exceptionnelle, le président Macron et son Premier ministre veulent passer en force.
Déjà, ils réduisent le temps de parole des parlementaires dans les débats qui vont s’ouvrir.
Ce coup de force institutionnel s’accompagne d’une répression à l’encontre des lycéens et des étudiants, ainsi que des syndicalistes.
Hermétiques aux colères et au ressentiment que leur attitude génère, ils s’en prennent maintenant au droit de grève !
Leur défaite sur le terrain idéologique les pousse à réagir avec autoritarisme.
C’est un signe évident d’un manque de sérénité !
Pour autant, c’est par la grève et une mobilisation visible que nous enfoncerons le clou. Définitivement.
Les cheminots, qui donnent déjà beaucoup dans ce conflit, ont intérêt, avec les autres salariés, à s’investir encore et toujours !
La situation dans l’entreprise SNCF nécessite qu’en complément de la bataille sur les retraites, les cheminots soient déterminés à agir sur tous les fronts !
CHEMINOTES, CHEMINOTS,
L’AVENIR NOUS APPARTIENT !
TRAÇONS TOUT DROIT ! FIERS ET SOLIDES !
DES ÉCONOMISTES DE TOUS BORDS TACLENT LA RÉFORME MACRON !
De nombreux économistes, y compris certains connus pour leur vision très libérale de la société, n’hésitent plus à étaler publiquement leurs analyses et désaccords avec le projet du Gouvernement qui, décidément, est lâché de toutes parts.
Philippe Aghion, professeur au Collège de France, qui avait notamment travaillé au programme du candidat Macron, fustige dans la revue Challenges (une publication peu connue pour ses penchants gauchistes) la ligne imposée par Matignon « […] qui est un programme d’allongement de l’âge de départ à la retraite à 64 ou 65 ans […] or l’âge pivot c’est injuste pour ceux qui commencent à travailler très tôt notamment […] ou pour des individus au chômage avant 64 ans qui seront pénalisés pour le restant de leur vie. »
Patrick Artus, directeur de la recherche et des études économiques de la banque Natixis (BPCE) explique que « L’âge pivot n’a aucun sens dans un système à points […] dans le régime actuel, cela est déjà assez bizarre de penser qu’il faut allonger de deux ans, alors que si on suit les recommandations du COR [Conseil d’orientation des retraites, N.D.L.R.], six mois suffiraient. »
Daniel Cohen, professeur d’économie à l’École Normale Supérieure, s’interroge : « Comment un instituteur qui touche un salaire deux fois moins élevé que son homologue allemand, en travaillant davantage, pourrait-il admettre que le système est plus juste que l’ancien, alors qu’il lui promet une retraite plus basse de 30 % ? »
ÎLE-DE-FRANCE : V. PÉCRESSE VEUT ACCÉLÉRER LA CONCURRENCE !
« La loi de mobilité a repoussé à 2039 l’ouverture à la concurrence des lignes de la RATP et à 2033 les lignes de RER. C’est trop tardif […] », fait valoir la présidente de région, indiquant lancer « […] l’ouverture à la concurrence des bus RATP pour être prête fin 2024 ». « Pour les métros et RER, je souhaite avancer le processus de dix ans. L’objectif, c’est que tout le réseau puisse être ouvert à la concurrence à l’horizon 2030. »
Pourquoi cet empressement ?
«Dans toutes les métropoles de province ouvertes à la concurrence, la grève n’a pas eu d’impact […]»
Voilà que la concurrence limiterait les grèves !
Bien au contraire, l’abaissement des droits et le dumping social qui accompagnent la concurrence ne manqueront pas d’amener de la conflictualité supplémentaire…
Cependant, et ce n’est pas un détail, cette feuille de route ultra-libérale suppose de changer la loi !
Pour la CGT, si la loi doit changer, c’est pour abroger les mauvais choix décidés par l’exécutif et remettre le Service Public sur les rails !
Pour être plus fort, adhérez à la CGT !
* Sondage Yougov pour le Huffington Post – 05.02.2020.
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LA GO-PRO AU PLACARD !
Sûreté
| ASCT
La direction a déployé depuis plusieurs semaines des caméras Go-Pro à l’usage des ASCT et des agents d’escale au motif d’améliorer la sûreté à bord des trains et dans les gares. En réalité, seule la présence en gare et dans les trains est de nature à améliorer la sûreté.
Jugeant cette expérimentation illégale, la Fédération CGT des cheminots a saisi la CNIL. Elle confirme cette analyse.
Les ASCT et les agents d’Escale, même volontaires, ne sont pas autorisés à porter de tels dispositifs.
La Direction doit donc immédiatement stopper son expérimentation !
En juin 2019, la Fédération CGT des cheminots était alertée sur l’existence d’une note du service de la direction de la sécurité prévoyant le déploiement de caméras-piéton dans différents établissements. En toute discrétion, elle autorisait 4 établissements à tester le port de ces caméras auprès d’agents d’escale et de trains, sous couvert de leur volontariat. Quelques jours plus tard, des dossiers prévoyant l’extension de cette expérimentation à 17 autres établissements étaient présentés aux élus des CSE concernés.
Dès connaissance de ces faits, la CGT s’est donc attelée à vérifier la légalité de telles expérimentations.
En effet, la loi et un décret d’application autorisent les cheminots de la SUGE à disposer d’une Go-Pro. Mais elle en circonscrit rigoureusement le recours à ces seuls agents !
S’appuyant sur plusieurs avis juridiques confirmant le caractère manifestement illégal de l’expérimentation, la Fédération CGT des cheminots a donc provoqué une rencontre avec la direction Voyages en juillet et adressé un courrier à la direction de la sécurité.
Malgré nos interventions et arguments juridiques, la direction a décidé de maintenir son cap. Une DCI a donc été déposée par la CGT au cours de laquelle la direction a continué à camper sur ses positions, allant jusqu’à s’appuyer sur un projet de texte de loi pour justifier de l’extension de l’usage des caméras individuelles aux agents des gares et des trains !!
Devant tant d’inconséquence, la CGT a donc saisi la CNIL.
Sa position est sans équivoque :
« A défaut d’une disposition législative adéquate, […] le déploiement d’un tel dispositif auprès d’agents en gare et contrôleurs, même au titre d’une expérimentation, ne saurait pouvoir être considéré comme légal. »
Par ailleurs, saisie par la SNCF en juin 2019 pour une demande de conseil sur ce projet, la CNIL lui avait déjà indiqué par courrier le 19 novembre 2019, « qu’un encadrement législatif, spécifique et adapté aux dispositifs de caméras mobiles était nécessaire compte tenu des nombreuses questions en matière de respect des libertés individuelles soulevées par de tels dispositifs. »
Le cadre légal n’en autorise l’usage à titre expérimental, qu’à compter du 1er juillet 2020 !
C’est donc parfaitement avisée du caractère illégal de son projet que la direction en maintient sciemment le déploiement !
Elle a pourtant toutes les raisons de le stopper. Y compris pour se mettre en conformité avec l’engagement pris par Farandou le 29 novembre 2019, d’une pause dans les projets des Activités, « pour évaluer l’intérêt des réorganisations prévues au regard des leurs enjeux et des bénéfices attendus sur le terrain » et « pour permettre une construction apaisée, pragmatique et en proximité » « du projet industriel et de service de la nouvelle SNCF » !
A l’inverse, elle démontre, une nouvelle fois, son absence de considération pour les cheminots et le peu de valeur de sa parole !
CAMÉRA-PIÉTON SANS CADRE LÉGAL, QUELS RISQUES ?
La direction, par son entêtement, expose délibérément et inutilement les cheminots concernés à d’éventuelles poursuites juridiques en cas de plaintes déposées par des usagers. De plus, même en cas d’agression, aucune image prise dansce contexte ne serait jugée recevable par la justice.
C’est pourquoi, la Fédération CGT des cheminots invite l’ensemble des agents des trains et des Escales à refuser le port de la caméra-piéton et à la remiser au placard.
La Fédération CGT a adressé un courrier au nouveau directeur de la sûreté du groupe SNCF exigeant l’arrêt immédiat de l’expérimentation.
Dans le cas contraire, elle en tirera les conclusions qui s’imposent et prendra ses responsabilités.
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https://www.cheminotcgt.fr/metiers/asct/la-go-pro-au-placard/