6 mars 2017
Il ne fait pas bon être une femme à la Mairie de Paris
En tout cas quand celle-ci travaille dans une bibliothèque
C’est un secteur à très forte majorité féminine. Pas loin de 70% selon les derniers chiffres officiels de la Mairie de Paris. Des femmes qui finissent souvent leur service à 19 heures et travaillent tous les samedis et aussi de plus en plus souvent le dimanche puisque notre Maire à tous veut étendre le travail dominical à de nouveaux établissements. Des femmes qui sont les moins bien payées de toute l’administration parisienne, car elles travaillent dans les bibliothèques municipales de la Capitale.
Mais vraiment moins bien payées ! Non pas pour ce qui concerne le traitement de base, mais pour toutes les rémunérations annexes appelées dans le jargon administratif « régime indemnitaire ».Même l’administration le reconnait officiellement. Il faut dire que les écarts sont abyssaux entre la filière culturelle et les autres directions de la Ville de Paris. Des différences qui vont de un à quatre avec la filière administrative, par exemple. Pour réparer cette inégalité de traitement, cette injustice surtout, les bibliothécaires demandent donc, via leurs représentants, un rattrapage de ce régime indemnitaire. La revendication présentée est plus que raisonnable puisque les syndicats demandent dans un premier temps de ramener cet écart de un à deux, puis de négocier dans un deuxième temps une augmentation régulière sur les années suivantes pour parvenir à l’égalité de traitement et en finir ainsi avec les discriminations qui témoignent de l’archaïsme et du sexisme bien présents à la Ville.
Si la Mairie de Paris a fait des propositions d’augmentation, celles-ci restent largement insuffisantes et très en deçà de nos demandes pourtant modestes. Et l’équipe d’Anne Hidalgo a beau affirmer sans vergogne dans la presse que « la concertation menée depuis plusieurs semaines a abouti à une augmentation moyenne de 47 % de la prime des agents d’ici à 2020 » le chiffre est trompeur car il faudrait au moins 300% d’augmentation pour arriver à une égalité réelle… Bref, avec de telles affirmations on ne peut que constater qu’il ne fait pas bon être une femme à la Mairie de Paris quand on travaille dans la filière culturelle. Leurs collègues masculins étant bien sûr logés à la même enseigne, notons que dans les bibliothèques de la Capitale un homme est d’ailleurs aussi une femme comme les autres.
Pour protester contre ce traitement, l'intersyndicale (CGT, FO, SUPAP, UCP, UNSA) appelle les bibliothécaires parisiens à fêter à leur façon la journée du 8 mars, qui est désormais celle du « Droit des femmes », en manifestant leur colère au siège de la Direction des Affaires Culturelles de la Ville de Paris à 10 heures. Anne Hidalgo et son adjoint en charge de la Culture Bruno Julliard sont bien entendu invités à venir fêter avec eux dignement cet événement. Pour prouver qu’ils ne tiennent pas un double discours du type « Paris aime les femmes, Paris aime l’égalité », ils peuvent aussi apporter des preuves d’amour en faisant des propositions qui permettraient alors d’arriver à l’égalité homme/femme dans les bibliothèques de la Ville de Paris. Une égalité réelle.
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