Comment les Hachd ont pénétré les bases US?
Sun Mar 15, 2020 7:21AM
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Il y a quelque chose de particulièrement vrai dans le dernier communiqué de Kataëb Hezbollah, cette composante de la Résistance irakienne dont les Américains haïssent et craignent plus que toute autre organisation anti-US en Irak : "les États-Unis sont en état de choc par l'intensification des pressions militaires anti-Us déclenchées dans la foulée des raids aériens du 13 mars". Au fait, en s'en prenant aux positions de l'armée irakienne, de la police et surtout des Hachd dans la localité dite "ceinture de sécurité de la capitale" mais aussi tout près des frontières de la Syrie, les Américains, trop confiants aux rapports de leur renseignement croyaient avoir réussi à intimider l'Irak et les Irakiens.
De toute évidence, c'est l'inverse qui vient de se produire : le samedi 14 mars, l'ambassade US a annoncé avoir décidé de mettre la clé sur les portes de leur consulat à Erbil pour une semaine, pour "éviter tout risque dans le contexte enflammé du Moyen-Orient". Or il y a encore pas si longtemps Erbil, place forte des projets sécessionnistes de la CIA, constituait un havre de paix pour les forces d'occupation US, havre où ils projetaient même de rassembler leurs troupes au cas où les choses se mettaient réellement à se gâter et leurs militaires, à être pris pour cible. Et bien chose crainte chose faite.
Les frappes sauvages du vendredi contre les forces militaires irakiennes et pas que des Hachd ont provoqué un tollé à la fois politique et militaire : pour la seconde fois, le ministère irakien des A.E. a convoqué samedi l'ambassadeur US pour le mettre en garde tandis qu'un second tir aux missiles - 33 missiles selon la version la plus fiable - a visé encore la base Tajji. Une première attaque du genre contre cette base aérienne située à 85 kilomètres du nord de Bagdad qui abrite les Américains et les Britanniques en avait tué trois, servant de prétexte à des frappes anti-irakiennes des "avions alliés" qui foulant éhontément au pied les accords militaires passés avec Bagdad, ont visé les forces armées à qui ils sont censés apporter aide et assistance.
Le communiqué du commandement militaire irakien affirme que "quelques sept rampes de lancement de missiles ont été découvertes tout autour de Tajji à Abou Azzam" et que " 24 autres missiles, outre les 33 tirés, étaient sur le point d'être tirés" et que " deux effectifs des forces irakiennes ayant tenté de les neutraliser ont été gravement blessés". Cela prouve que les Américains et les Britanniques eux, n'auraient même pas osé quitter la base Tajji ou alors ils n'étaient pas dans l'état de le quitter. Un communiqué du CentCom se borne uniquement de dire que les troupes US comptent des "blessés graves" sans plus. Au contraire du tir de missiles du mercredi, marqué par une campagne médiatique outrancière visant à diaboliser la Résistance, les troupes US et britanniques ont décidé samedi de se taire.
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Attack with missiles on the #Taji military base #Iraq
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Les observateurs politiques et militaires relèvent "le choc" que constitue pour les USA et leurs alliés, la seconde frappe contre la base de Tajji, plus intense que la première, à quoi ils ne s'attendaient pas du tout, surtout dans la foulée de leur vaste campagne aérienne du vendredi contre Babel, Saleheddine, Karbala et al-Anbar. En fait ils ont cru avoir "neutralisé les pro-Iraniens", souligne un analyste.
"Dans un Irak où les USA comptent relativement peu de troupes, la Résistance irakienne semble avoir mis au point une stratégie qui laisse aux forces américaines peu de recours pour se défendre. C'est une guerre d'attrition dont l'intensité est sur le point de monter progressivement et qui frappe partout où il y a une présence américaine. La base Tajji est une base aérienne et cette seconde frappe survenu le 14 mars a montré que les troupes au sol US/allié sont complètement abasourdies et incapables de réagir. On constate aussi que les forces irakiennes déployées à l’intérieur des bases US plutôt que d'être des partenaires des Américains agissent en informateurs. À vrai dire, les GI's sont surveillés à l'intérieur par des éléments liés à la Résistance., note un analyste qui ajoute : " Tajji, tout comme Aïn al-Asad et même K1 à Kirkouk, est exposée désormais aux opérations commandos des combattants de la Résistance. Il y a peu al-Nujaba, l'une de ses composantes de la Résistance irakienne, faisait publier des images vidéo mettant en scène les déplacements de troupes US à l'intérieur d'Aïn al-Asad".
Tajji est une base aérienne tentaculaire à Salaheddine avec des systèmes dit C-RAM, propres à contrer les tirs de roquettes et missiles. S'ils n'ont pas fonctionné, c'est qu'il y a ou bien une volonté de ne pas les activer ou bien une présence qui agit contre les Américains à l'intérieur même de ces bases. Ce qui n'augure rien de bon quand on sait que Tajji tout comme Aïn al-Asad abrite "des chasseurs à réaction sophistiqués", "des hélicoptères de combat", "des missiles air-air et air-sol", des chars de bataille, des obusiers et des véhicules blindés de transport de troupes".
La stratégie hybride des USA contre la Résistance irakienne commence à montrer ses limites: les frappes du 13 mars ont inversé la donne politique poussant même les courants pro-US à les dénoncer et prendre position. Quant au volet militaire, elles semblent avoir accéléré la "riposte globale" que la Résistance se prépare à infliger aux troupes d'occupation. Les frappes aériennes US ne sauraient voler au secours des GI's.
http://french.presstv.com/Detail/2020/03/15/620885/Les-USA-pris-de-court