Centre-ville de Beyrouth : Affrontements au voisinage du Parlement entre forces de sécurité et les manifestants, des blessés sont tombés ( en images)
Depuis 27 minutes 18 janvier 2020

Liban - Moyent-Orient - Spécial notre site
Rédaction du site
Des affrontements se poursuivent à proximité de la Chambre des représentants, entre les forces de sécurité et un certain nombre de manifestants qui ont tiré des pétards et des pierres contre la police anti-émeute qui a riposté en tirant des gaz lacrymogènes et en utilisant des canons à eau. Certains manifestants ont tenté d’entrer dans la cour de la Chambre des représentants.
Les forces de sécurité intérieure ont exigé des manifestants pacifiques dans le centre de Beyrouth de rester à l’écart du lieu des émeutes afin de préserver leur sécurité. Des renforts de sécurité sont arrivés sur les lieux de l’armée et des forces de sécurité.
La Croix-Rouge libanaise a annoncé sur Twitter « que ses membres ont transféré 30 blessés lors d’une manifestation dans le centre-ville de Beyrouth, jusqu’à présent, aux hôpitaux de la région, et 45 blessés ont été soignés dans la région ».
Dans les détails , alors que des accrochages avaient lieu entre des jeunes hommes au visage masqué, au niveau de la rue Weygand, devant l’un des accès au Parlement, dans le centre-ville de Beyrouth, la situation devenait également tendue au niveau de la place Riad el-Solh à 17h15 heure locale. Certains, parmi les manifestants, ont envoyé des pétards en direction des forces de l’ordre déployées devant un des accès au Parlement. Peu après, les agents ont tiré des gaz lacrymogènes en direction des manifestants.
Des fauteurs de troubles au visage masqué lancent toutes sortes de projectiles, notamment des pierres et du mobilier urbain, en direction des policiers postés derrière des rangées de barrières et de barbelés.
Les forces de l’ordre tentent de disperser ces dizaines d’individus au moyen de lances à eau.
Plusieurs tentes montées par le mouvement de contestation contre la classe dirigeante ont été brûlées ce samedi au centre-ville de Beyrouth, où la situation a totalement dérapé dans la nuit de ce Samedi. De violents affrontements ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre qui ont fait des dizaines de blessés.
La Défense civile s’est rendue sur les lieux pour éteindre l’incendie qui menaçaient notamment des commerces, rue des Lazaristes et près de la place Riad Solh.
Armée libanaise : « Nous restons hautement mobilisés »
Le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun, qui a inauguré samedi le bureau des invalides et des familles des martyrs de l’armée à Badaro, a affirmé que l’institution militaire restait « hautement mobilisée » malgré toutes les pressions, notamment économiques, en allusion à la crise économique et financière qui frappe le Liban depuis des mois, sur fond de contestation populaire inédite.
« À l’ombre de la situation économique critique que nous traversons et qui nous affecte tous, ce projet (l’inauguration du bureau, ndlr) prouve que l’institution militaire poursuit sa politique d’amélioration, en parallèle aux autres missions qu’elle effectue, malgré toutes les voix dissonantes qui s’élèvent de temps à autres. Toute critique contre l’armée ne pourra porter atteinte à l’institution. L’armée continuera de protéger le Liban, son territoire et sa population », a martelé le général Aoun, lors d’un discours à cette occasion.
« Nous apprécions les efforts menés par nos soldats, où qu’ils soient sur le territoire, malgré les pressions qu’ils subissent, notamment sur le plan économique. Nous continuerons de défendre nos droits jusqu’au dernier souffle, et nous resterons hautement mobilisés afin de faire face aux défis. Nous resterons fidèles à notre serment, celui de l’honneur, de la fidélité et du sacrifice », a ajouté le commandant en chef de l’armée.
Rappel des faits
Depuis plus de trois mois, les manifestants libanais appellent à la chute de tous les responsables, accusés de corruption et d’incompétence, alors que le pays traverse une grave crise économique et de liquidités. Sous la pression de la rue, le gouvernement de Saad Hariri avait démissionné le 29 octobre. Le 19 décembre, à l’issue de consultations parlementaires, le président Michel Aoun a désigné Hassane Diab. Malgré son insistance à former un cabinet de technocrates indépendants, comme cela est réclamé par la contestation, M. Diab est rejeté par les protestataires, qui estiment qu’il fait partie de la même classe politique corrompue dont ils réclament le départ. Après une dose d’optimisme qui, selon plusieurs observateurs, donnait la formation du gouvernement pour imminente, de nouveaux obstacles sont venus entraver la mise en place du cabinet.
Le 13 janvier, le commandant en chef de l’armée rappelait que l’institution militaire est respectueuse du droit de manifester tout en soulignant que cela ne signifie pas que les soldats font preuve d’indulgence en cas d’atteinte à la sécurité.
Ces derniers jours, la contestation a repris en force sur tout le territoire et était ponctuée de violences en certains endroits, poussant l’armée et les forces de sécurité à intervenir régulièrement sur le terrain.
Mardi soir, de violents affrontements avaient éclaté entre un groupe de manifestants, dont certains saccageaient des banques, et les forces de l’ordre déployées dans le quartier commerçant de Hamra, faisant plusieurs blessés dans les deux camps. Les FSI ont arrêté des dizaines de personnes lors de ces affrontements, parfois de manière brutale. Certaines sources affirment que des ressortissants étrangers, notamment syriens, figurent parmi les individus arrêtés.
Plusieurs détenus ont été relâchés depuis mercredi, mais un nombre indéterminé d’entre eux est encore sous les verrous, entre autres à la caserne Hélou, dans le quartier de Mar Elias, où des affrontements ont éclaté mercredi soir entre protestataires et policiers, faisant également des blessés, notamment parmi les journalistes.
Hier, les grèves et les blocages de routes se sont poursuivis en journée, et des actes de vandalisme ont à nouveau eu lieu en soirée à Hamra, devant le siège de la Banque du Liban.
Les FSI ont assuré sur leur compte Twitter qu’elles n’étaient pas responsables de ces feux.
Source: AlManar + Agences
http://french.almanar.com.lb/1619334