L'OTAN n'a pas l'intention de fournir un soutien militaire à la Turquie à Idlib
Mon Feb 17, 2020 4:36PM
L'OTAN ne soutiendra pas militairement la Turquie si celle-ci lance une opération militaire dans le nord de la Syrie, a déclaré une source diplomatique citée par TASS ce lundi 17 février.
« Les pays de l'OTAN ne soutiendront pas l'invocation de l'article 5 suite à la mort des troupes turques à Idlib début février », a souligné la source en ajoutant que l'OTAN n'envisage pas la possibilité de fournir une assistance militaire à la Turquie en cas d'opération militaire dans la région.
Le diplomate a déclaré que la mort des troupes turques à Idlib était une tragédie, mais qu'elle avait eu lieu lors d'une opération militaire unilatérale sur le sol étranger, qui va au-delà de l'article 5 du traité fondateur de l'OTAN. Il a ajouté que le fait était également clair pour la Turquie, raison pour laquelle Ankara n'avait pas tenté d'engager des consultations avec l'OTAN sur la question.
Quant à la possibilité d'une opération militaire turque visant à stopper l'avancée des forces gouvernementales syriennes à Idlib et à aider des groupes armés illégaux à garder le contrôle de certaines parties de la province, la source a noté qu'en tant que membre de l'OTAN, la Turquie avait le soutien politique des autres États membres, mais il n'était pas prévu de fournir à Ankara une assistance militaire.
Le diplomate a souligné que tous les membres de l'OTAN ne partageaient pas les objectifs de la Turquie en Syrie et en Libye, et la question de la fourniture d'un soutien militaire à la Turquie n'avait pas été soulevée lors d'une réunion des ministres de la défense de l'OTAN les 12 et 13 février.
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La situation dans la province syrienne d'Idlib s'est aggravée après que les forces militaires russes et turques aient à nouveau tenté d'assurer un cessez-le-feu. En réponse, les terroristes ont multiplié les attaques, tuant des experts militaires russes et turcs. L'armée syrienne a pris des mesures contre les extrémistes, s'emparant de la ville de Saraqib le 5 février. Le 7 février, le journal turc Milliyet a rapporté que trois des 12 points d'observation turcs étaient situés dans des zones contrôlées par Damas.
C’est dans ce contexte que le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré, dimanche 16 février, qu’il avait réitéré la nécessité de l’instauration d'un cessez-le-feu permanent à Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, lors de sa rencontre avec son homologue russe à Munich. Le ministre turc a également fait savoir que les délégations turque et russe se réuniront lundi à Moscou pour discuter de la dernière situation à Idlib où Ankara vient tout juste d’envoyer un convoi militaire comprenant 150 chars et un obusier automoteur afin d’y renforcer sa présence militaire.
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« J'ai rencontré Sergeï Lavrov et lui ai dit que l'agression à Idlib devait cesser », a déclaré Mevlut Cavusoglu aux journalistes à l’issue de la 56ème conférence de Munich sur la sécurité en ajoutant : « Un cessez-le-feu permanent devrait être instauré ».
« Beaucoup de travail nous attend, nous continuons à coopérer activement sur ces questions avec la Russie », a-t-il déclaré dans une interview publiée par le quotidien russe Izvestia ce lundi 17 février.
Ankara et Moscou continuent de coopérer pour parvenir à un accord sur un cessez-le-feu durable pour les parties en conflit à Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie, mais la question ne doit pas être autorisée à nuire aux relations russo-turques, toujours selon le ministre turc des Affaires étrangères.
« Vous apprendrez la réponse finale lundi, après la réunion de nos délégations à Moscou. Nous ne devons pas laisser le problème syrien affecter notre coopération et nos relations », a-t-il lancé.
Lors de la réunion ministérielle de Munich, Cavusoglu a également souligné la nécessité d'un cessez-le-feu permanent en Libye en affirmant : « La Turquie a contribué de manière significative aux efforts internationaux pour le cessez-le-feu, tandis que les forces armées illégitimes fidèles à Khalifa Haftar continuaient de violer ».
« Un mécanisme international de surveillance devrait être mis en place sous les auspices de l'ONU », a-t-il ajouté.
Les puissances mondiales et les acteurs régionaux ont lancé dimanche un comité international chargé de superviser les engagements pris en faveur d'un embargo sur les armes et d'un cessez-le-feu en Libye.
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http://french.presstv.com/Detail/2020/02/17/618893/Idlib-lOTAN-lche-Erdogan