20 h 29 : Béji Caïd Essebsi décréte un couvre-feu et déclare l'état d'urgence
Sur proposition de l'Assemblée et du chef de gouvernement, le président de la République instaure un état d'urgence d'une durée de 30 jours. Et un couvre-feu de 21h à 5h du matin dans le Grand Tunis.
20 h 17 : les Journées cinématographiques de Carthage vont bien continuer
Le directeur des JCC, Ibrahim Letaief, confirme la poursuite du plus ancien festival de cinéma en Afrique. La cérémonie de clôture est prévue pour dimanche 29 novembre. Les projections de ce soir sont annulées. Une décision qui sera peut-être réévaluée dans la soirée lors de l'allocution du président Essebsi.
20 h 16 : le bilan est de 12 morts confirmés et 17 blessés
20 h 15 : les principaux attentats en Tunisie depuis 2013
2013 :
- 6 février : assassinat de l'opposant anti-islamiste Chokri Belaïd. Le crime provoque une profonde crise politique et la chute d'un premier gouvernement dirigé par les islamistes d'Ennahda.
- 25 juillet : assassinat d'un député de l'opposition anti-islamiste, Mohamed Brahmi.
Ces deux meurtres sont attribués par les autorités à la mouvance djihadiste. Des extrémistes ralliés au groupe extrémiste État islamique (EI) ont par la suite revendiqué ces assassinats.
- 30 octobre : deux attentats touchant pour la première fois la côte est touristique sont déjoués, notamment à Sousse où un kamikaze se fait exploser sur une plage.
2014 :
- 13 juin : Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) revendique pour la première fois de récentes attaques, notamment un assaut fin mai contre le domicile du ministre de l'Intérieur (quatre morts parmi les forces de l'ordre).
- 16 juillet : quinze soldats sont tués après un assaut « terroriste » à l'heure de la rupture du jeûne pendant le ramadan, sur le mont Chaambi, attaque la plus meurtrière de l'histoire de l'armée.
Depuis sa révolution de 2011, la Tunisie est confrontée à un essor de la mouvance djihadiste, en particulier dans les régions frontalières de l'Algérie et de la Libye. Des dizaines de policiers et de militaires ont été tués.
2015 :
- 18 mars : un attentat, revendiqué par l'EI, contre le musée Bardo à Tunis fait 22 morts, 21 touristes étrangers et un policier tunisien. L'attaque est la première à toucher des étrangers en Tunisie depuis 2002 et la première revendiquée par l'EI, qui sévit en Libye voisine, en Syrie et en Irak.
- 26 juin : un attentat contre l'hôtel Riu Imperial Marhaba à Port El-Kantaoui près de Sousse, à 140 kilomètres au sud de Tunis, fait 38 morts, dont un grand nombre de Britanniques. L'attentat, le pire de l'histoire récente de la Tunisie, est revendiqué par l'EI.
- 17 novembre : 17 personnes ont été interpellées depuis le début du mois lors d'opérations antiterroristes, permettant aux autorités de déjouer des attaques contre des « bâtiments sécuritaires » ou des hôtels, affirme un responsable gouvernemental.
- 24 novembre : au moins 12 personnes ont été tuées dans une explosion contre un bus de la sécurité présidentielle dans le centre-ville de Tunis, selon le ministère de l'Intérieur. Le porte-parole de la présidence de la République a affirmé qu'il s'agissait d'un « attentat ».
20 h 4 : Essebsi annule sa visite en Suisse
Le président de la République devait s'envoler demain pour une visite d'État en Suisse. « Son voyage est annulé », indique la présidence.
19 h 59 : la zone touchée, l'une des plus sécurisées de la Tunisie
L'explosion d'un bus transportant des hommes de la garde nationale se situe entre le ministère de l'Intérieur, 7 avenue Bourguiba, et l'avenue Mohamed V qui lui est perpendiculaire. Les lieux de pouvoir : le MI, la Banque centrale, des hôtels qui accueillent une clientèle internationale (Africa, Novotel...), le Musée de la monnaie... Une très forte concentration sécuritaire avait été mise en place après les attentats du Bardo et de Sousse.
19 h 47 : les principales informations
- un bus transportant la garde présidentielle a explosé avenue Mohamed V à quelques centaines de mètres du ministère de l'Intérieur. Normalement, cette portion de Tunis est ultra-sécurisée. La circulation est interdite devant le siège du ministère de l'Intérieur depuis plusieurs mois ; et il y a interdiction de stationner.
- Le bilan provisoire fait état de 12 morts confirmés. A priori, malgré la grande affluence en cette heure de sortie de bureaux, aucun civil n'a été tué.
- Le président de la République interviendra ce soir à la télévision et à la radio. Une prestation prévue depuis hier. Il devrait déclarer l'état d'urgence. Celui-ci s'était achevé le 4 octobre dernier après trois mois d'activation à la suite de l'attentat de Sousse.
- Politiquement, le président de l'Assemblée réunit les présidents des blocs parlementaires. Le chef du gouvernement, Habib Essid, et son ministre de l'Intérieur, Najem Ghersalli, se sont rendus sur les lieux de l'attentat.
19 h 46 : Ennahda condamne fermement cet attentat
19 h 13 : diplomates français confinés, réunion de l'Assemblée des représentants du peuple
- Les employés de l'ambassade de France et ceux de l'Institut français sont confinés dans leurs locaux jusqu'à 20 heures. En attendant de nouvelles décisions.
- Une réunion en urgence à l'Assemblée.
Mohamed Ennaceur, président de l'ARP (Assemblée des représentants du peuple), va réunir ce soir les présidents des blocs parlementaires.
19 h 1 : grève générale annulée dans le Grand Tunis
L'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) vient d'annoncer que la grève du secteur privé dans le Grand Tunis (2 millions d'habitants) est annulée à la suite de l'attentat de l'avenue Mohamed V.
19 heures : l'attentat annoncé à l'avance par une page Facebook algérienne
Selon notre correspondant, date, explosion, bus, tout avait été annoncé il y a 48 heures sur la page Facebook du « géant algérien » connu pour relayer les intentions terroristes.
18 h 56 : l'exécutif se rend sur place
Le chef du gouvernement, Habib Essid, et le ministre de l'Intérieur Najem Gharsalli se rendent sur les lieux de l'attentat.
18 h 54 : l'État dans le collimateur des terroristes
Le scénario à l'algérienne se confirme ce soir à Tunis. Après les gouvernorats du centre (Kasserine, Sidi Bouzid), ceux du Sahel (Monastir, Sousse), c'est la capitale qui a été ciblée. Une première dans l'histoire du pays. Le musée du Bardo ne se trouve pas, contrairement aux idées reçues, à Tunis, mais à plusieurs kilomètres de là. Casser l'appareil sécuritaire, briser la confiance en sa capacité à sécuriser le pays, frapper la garde présidentielle : triple mission pour cet attentat. Depuis dix jours, des habitants des hameaux situés entre Kasserine et Sidi Bouzid se sont réfugiés dans la ville de Jelma faute de sécurité. Ils ont fait part de leurs inquiétudes face aux petits groupes qui frappent certains domiciles. Les djihadistes quittent les montagnes et vallons pour chercher de la nourriture chez les citoyens. C'est arrivé à deux reprises ces dernières 72 heures. Les citoyens ont demandé des armes pour pouvoir se défendre eux-mêmes.
18 h 43 : 14 morts et 11 blessés selon l'AFP
Selon l'AFP, au moins 14 personnes ont été tuées mardi dans une explosion contre un bus de la sécurité présidentielle dans le centre-ville de Tunis, a indiqué le porte-parole de la présidence de la République, affirmant qu'il s'agissait d'un « attentat ». « Quatorze personnes sont mortes et onze ont été blessées » dans cette explosion qui s'est produite en fin d'après-midi près de l'une des principales artères de la capitale, a dit à l'AFP Moez Sinaoui. « Je confirme l'explosion à bord d'un bus de la sécurité présidentielle. C'est un attentat », avait-il auparavant déclaré. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Walid Louguini, avait auparavant évoqué un bilan encore provisoire de 11 morts sur la première chaîne de la télévision publique. Une journaliste de l'AFP a pu voir un bus en partie calciné près de l'avenue Mohamed V, à proximité d'un croisement qui a été bouclé. De nombreuses ambulances, les pompiers et les forces de l'ordre se trouvaient sur place, d'après la même source. Plusieurs personnes étaient en pleurs. « La plupart des agents qui se trouvaient dans le bus sont morts », a déclaré une source de sécurité sur place.
18 h 37 : Journées cinématographiques de Carthage (JCC) maintenues pour le moment
Avec la tenue du deuxième plus important festival d'Afrique cette semaine, l'attentat devient une caisse de résonnance terrible pour cet acte commis au cœur de Tunis. De nombreux invités, acteurs, réalisateurs, distributeurs logent dans les deux hôtels situés avenue Bourguiba, l'Africa et l'International. La manifestation draine des milliers de spectateurs chaque jour. Elle est à cette heure-ci maintenue.
18 h 35 : situation de chaos
Trois cibles : les forces sécuritaires, les touristes, les civils accusés de complicité avec la police et l'armée. Il s'agit aujourd'hui du troisième attentat d'envergure mené en Tunisie depuis le début de l'année. Le musée du Bardo a été frappé par deux hommes armés de kalachnikov le 18 mars : 22 morts. Puis l'hôtel Riu Mahraba situé à Port El-Kantaoui, à Sousse : 38 morts. Enfin, ce 24 novembre, un bus de la garde présidentielle : 14 morts pour l'instant, selon la radio d'État RTCI.
18 h 34 : des scènes atroces
18 h 29 : le bilan s'alourdit, 14 morts confirmés
Au cœur de la capitale, à quelques centaines de mètres de la Place de l'horloge et du ministère de l'Intérieur, un explosif a pulvérisé un véhicule d'une unité de la garde présidentielle. Un symbole fort qui prouve que les terroristes peuvent frapper où ils veulent (Tunis centre) et sur qui ils veulent (la garde présidentielle).
18 heures : c'est un attentat, affirme la présidence
C'était l'heure de pointe à Tunis quand l'opération a été déclenchée. Sous une pluie battante, dans un afflux de voitures (sortie de bureau), à quelques heures de l'intervention télévisée du président Beji Caïd Essebsi sur la chaîne publique Wataniya 1, on compte déjà quinze morts. La garde présidentielle est en charge de la sécurité du président de la République. À cette heure-ci, les employés de l'Institut français ont reçu ordre de ne pas quitter leurs bureaux. Et les JCC, journées cinématographiques de Carthage, attirent une foule très nombreuse sur l'avenue Bourguiba, à quelques ruelles du lieu de l'attentat.