A la Une: la disparition de Mohamed Abdelaziz
Par Frédéric Couteau
© AFP/Pius Utomi Ekpei
« Un homme, un combat », s’exclame le quotidien algérien Le Temps. « C’est assurément une tragédie qui vient de frapper le peuple sahraoui avec le décès de son charismatique chef militaire, Mohamed Abdelaziz, et par ailleurs président de la République arabe sahraouie démocratique, pour laquelle il aura donné toute son énergie jusqu’à son dernier souffle. L’annonce de sa mort, hier, poursuit Le Temps, après une longue maladie, a ébranlé tous ceux qui ont pu approcher cet homme si affable et si attachant malgré les péripéties d’une vie passée à lutter pour la récupération de la terre de son peuple dont il a été spolié par le colonialisme marocain. Feu Mohamed Abdelaziz incarne admirablement le combat vaillant du peuple sahraoui pour son autodétermination depuis le départ des Espagnols en 1975. »
« Décès de Mohamed Abdelaziz : Le Polisario a perdu sa tête ! », s’exclame pour sa part le quotidien Aujourd’hui au Maroc. Après officialisation de son décès par le Polisario, c’est le Conseil national du mouvement qui assurera l’intérim. « La guerre à la succession de Mohamed Abdelaziz promet d’être animée !, affirme le quotidien marocain. Affaire à suivre… »
« Sans conteste, le Front Polisario a perdu un de ses meilleurs phares, sinon le meilleur, avanceAujourd’hui au Burkina. Sous sa présidence, qui aura duré 27 ans, on notera de nombreux acquis. La conclusion d’un cessez-le-feu en 1991 avec le Maroc, l’entrée de la République Arabe Sahraouie dans l’Organisation de l’unité africaine en 1984. C’est de cette époque que date le départ du royaume chérifien de l’organisation continentale. C’est de là aussi que débute la position figée du Maroc sur le Front Polisario : la RASD n’existe pas, les Sahraouis sont des irrédentistes marocains. » Enfin, pointe encore Aujourd’hui, « l’ouverture de négociations sur le statut de l’ancienne colonie espagnole a sans doute constitué le point d’orgue de son règne, avec la perspective d’un référendum sur l’autodétermination de cette république pour laquelle il a sacrifié sa vie. Malheureusement, il ne vivra pas assez longtemps pour voir les votes s’engouffrer dans les urnes et sans doute, faire sortir au grand jour, ce dont il rêvait depuis tant de temps. »
http://www.rfi.fr/emission/20160601-une-disparition-mohamed-abdelaziz-polisario-simone-gbagbo-proces