« J'assume cette longue grève et je refuse les négociations » a déclaré la maire de Paris à propos d'un des plus longs mouvements sociaux de l'histoire municipale devant une assemblée éberluée.
C'était la première réunion officielle entre Anne Hidalgo, la maire de Paris et les syndicats sortis des urnes après les élections professionnelles de décembre. Un Comité Technique central où le très mauvais climat social était au cœur des débats, notamment la grève qui dure depuis plus de treize mois de la part des agents des équipement sportifs (piscines, stades, gymnases..) pour obtenir une revalorisation de leur prime dominicale. Une réunion lors de laquelle Anne Hidalgo a frisé l'apoplexie en entendant les interventions de nombreuses organisations syndicales. florilège.
Il faut dire que la réunion a commencé sans échauffement préalable, puisque Force Ouvrière a mis immédiatement les pieds dans le plat en révélant l’existence d'une note interne de la Direction de la Jeunesse et des Sports (DJS) qui détaillait des méthodes d'un autre temps pour casser la grève à l'aide de procédés on ne peut plus inavouables. La révélation de ces consignes municipales à toute l'assemblée (lire ici) n'a visiblement pas plus à l'ancienne inspectrice du travail devenue maire de la capitale.
« J’assume cette longue grève et le refus de négociation » a déclaré la maire à propos de ce qui est en train de devenir le plus long mouvement social de l'histoire municipale « ne comptez pas sur moi pour chercher la cogestion » a-telle précisé. On avait bien compris. Et Anne Hidalgo de fustiger les grévistes. « Ce qui tue le service public, c'est de ne pas s'occuper des usagers. Je vous le dit, les revendications des grévistes ne sont pas acceptables ».
Et la maire d'enfoncer le clou façon sarkoziste : « Vous prenez les parisiens en otages. En tant qu’usager, j’ai honte de la situation… » Une honte qui ne l'oblige pas cependant à trouver une solution à ce long conflit . Et l'édile de conclure : « Si les usagers disent qu’il faut privatiser, alors allons-y ! » . Toutefois l'élue n'hésite pas à jouer de la contradiction et à sortir l'habituel rhétorique politique « « Vous verrez, s’il y a un autre patron à la mairie (de droite), vous verrez ! » menace t-elle les syndicats. Des propos qui décoiffent et surprennent venant d'une ancienne inspectrice du travail. N'oublions pas son un livre « travail au bord de la crise de nerf ». Effectivement, à la mairie de Paris, c'est le cas.
C'est alors au tour du Supap d'intervenir sur les dégâts de la politique municipale en matière culturelle. Une intervention qui n'a apaisé la nouvelle maire de la première ville de France. « Je ne vois pas ce qu’on a détruit dans le milieu culturel » a ainsi asséné la première magistrate qui visiblement n’apprécie guère la critique. Euh, alors juste les réductions de poste qui obligent les bibliothèques parisiennes à réduire leurs horaires d'ouverture ? Où alors la baisse drastique des budgets d'acquisition ? Sans parler de la diminution de la dotation allouée aux musées municipaux avec pour conséquence l'augmentation des expositions temporaires ? On va peut être l'abonner à notre blog.
Pas de doute, cette entrevue avec les syndicats, unanimes dans la critique sur la qualité du dialogue social à l’œuvre à la ville de Paris, a bien mis Anne Hidalgo au bord de la crises de nerf.