Obama tente de convaincre le Congrès américain que l'accord empêchera l'Iran de se doter de l'arme nucléaire
Nicholas Kamm (AFP)"Le président Barack Obama s'exprime devant les journalistes à la Maison Blanche, le 2 avril 2015 après l'accord d'étape conclu entre l'Iran et les grandes puissances à Lausanne"
Le président de la Chambre des représentants, John Boehner, se faisant le porte-parole du scepticisme du Congrès américain à l'égard de l'accord sur le nucléaire iranien, a exigé jeudi que le Congrès réexamine en détail l'ensemble de ses dispositions avant la levée effective des sanctions contre l'Iran.
L'accord entre l'Iran et les 6 puissances, que le président Obama a qualifié d' "historique", serait de nature pour le président américain à empêcher le développement par ce pays de l'arme nucléaire.
John Boehner considère qu'Obama se serait courbé devant les exigences iraniennes, et aurait fait de nombreuses concessions.
C'est pourquoi il demande que le "Congrès soit autorisé à revoir entièrement les détails de l'accord avant que les sanctions ne soient levées".
La Maison Blanche tente depuis vendredi de contenir la contestation qui monte au Congrès en assurant que cet accord est conforme aux intérêts américains et se dit confiante pour en finaliser les détails. Les Républicains se montrent très critiques et les Démocrates sont relativement mitigés, faisant ainsi apparaître la possibilité d'un véto lors du vote.
"Nous nous sentons bien" a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Eric Schultz. "Il y a beaucoup de travail à faire, mais nous sommes confiants quant aux détails qu'il reste à fixer".
Obama a appelé les 4 leaders de la Chambre des Représentants et le Sénat à discuter l'accord-cadre annoncé jeudi par les négociateurs en Suisse. L'accord final doit intervenir d'ici le 30 juin.
"Si le Congrès détruit cet accord - sans se fonder sur une analyse d'experts et sans offrir une alternative raisonnable - ce sont les Etats-Unis qui seront blamés pour l'échec de la diplomatie" a déclaré Obama jeudi.
"Pensez-vous vraiment que cet accord, s'il est entièrement appliqué, soutenu par les grandes puissances mondiales, est une option moins bonne que le risque d'une autre guerre au Moyen-orient?" a-t-il ajouté.
Pour sa part, Benyamin Netanyahou a demandé jeudi que tout accord final comprenne la reconnaissance du droit d'Israël à exister.
"Cet accord poserait un grave danger à la région et au monde et menacerait la survivance de l'Etat d'Israël" a-t-il affirmé.
"Nous comprenons sa position" a déclaré Schultz. "Le président ne signera jamais un accord dont il pense qu'il puisse constituer une menace pour l'Etat d'Israël".
Dans le même temps, le président iranien Hassan Rouhani, a lors d'une émission télévisée vendredi, qualifié l'accord de "premier pas vers des échanges productifs avec le monde" et qu'il annonce une "nouvelle page" de coopération entre Iran et la communauté internationale.
Interrogé sur le commentaire de Rouhani, Schultz a dit comprendre que Téhéran avait besoin de vendre cet accord aux Iraniens, mais que les Etats-Unis le considère comme concentré sur la fin du programme nucléaire iranien.
L'Egypte, grand allié de l'Arabie saoudite et un des plus grands rivaux de l'Iran dans la région, espère que cet accord va apporter de la stabilité dans la région, a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères.